«Le Roi devrait tweeter »

Interview parue dans Le Soir, le 23 janvier 2016.

Facebook

Entretien

Nicolas Baygert, professeur de Communication politique et publique (Ihecs, ULB), note qu’« au moment où la page Facebook du Palais a été lancée, le Roi invitait, le 21 juillet, à ne pas tomber dans l’hyperconnexion. Le basculement vers le numérique semble se faire un peu de manière forcée ; ça ressemble à une vitrine cosmétique. La communication est relativement humble, sans le projet du Royaume-Uni par exemple ».

Quelle est la différence ?

Les Windsor ont un compte Twitter depuis 2009 ; ils font appel à des directeurs  de communication venus de la presse, Kate et William ayant engagé un spin doctor, ex-conseiller du gouvernement néo-zélandais ; et quasi chaque membre de la famille a un compte, avec une vraie réappropriation, qui permet une proximité (Kate et Willian donnent des infos quasi personnelles : ils ont annoncé un bébé sur Twitter). Ils professionnalisent donc l’usage des plates-formes pour en tirer un maximum. Même la Reine a fait un tweet ! Et le prince Charles en fait un usage fréquent. Chez nous, il y a une utilisation minimale ; il y a encore tout un potentiel à exploiter. On voudrait une forme d’authenticité, un lien plus direct, donc que le Roi tweete de temps en temps. Le compte le plus authentique est celui de la princesse Claire, qui se réapproprie l’outil de façon très sobre, directe, comme mère de trois enfants.

Même constat pour Facebook ?

Il y a moyen d’aller plus loin. Est-ce que cela correspond à la mentalité de la monarchie en Belgique ? Je n’en suis pas certain. Mais on pourrait mettre en place une stratégie autour de Mathilde, qui a un capital sympathie très important et un côté médiagénique ; et autour des enfants ou d’autres membres de la famille royale, qui sont sous-médiatisés. Il faut plus de spontanéité – voyez les photos de Noël, avec un côté crispé et coincé, genre boîte Delacre. Et quand il y a des buzz négatifs, comme le peignoir-gate (l’épisode thalasso), la monarchie pourrait rapidement recadrer via les réseaux sociaux, pour court-circuiter la couverture médiatique et reprendre en main le récit. En Belgique, on n’investit pas assez dans la gestion de ces plates-formes, avec des gens dont c’est le métier. Alors qu’elles peuvent apporter une plus-value à l’image de la monarchie.

Propos recueillis par Martine Dubuisson.

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