Éléments d’analyse parus dans Le Point (mais également sur ZDF.info, Breitbart, France 24, etc.) le 6 décembre 2018, faisant suite à une interview AFP. Propos recueillis par Camille Malplat.
« En 2017, l’élection (d’Emmanuel Macron) avait été vue comme un espoir pour ses voisins européens, après une année 2016 marquée par le référendum sur le Brexit et l’élection de Donald Trump », commente Nicolas Baygert, professeur de communication politique à l’Université libre de Bruxelles. Vu de Berlin ou de Bruxelles, Macron incarne « un rempart contre les populismes » mais également « un leader volontaire sur les questions européennes », détaille le politologue belge. Le soutient « très important » qu’apportait Emmanuel Macron à la cause européenne « apparait aujourd’hui extrêmement affaibli », estime-t-il. Les images des scènes de violence à Paris, et le premier recul mardi du président après l’annulation de la taxe sur les carburants à l’origine du mouvement social, ont largement entaché sa crédibilité en France, comme en Europe. »
Emmanuel Macron avait déjà perdu de son lustre international ces derniers mois. Les observateurs autrefois dithyrambiques pointaient depuis quelque temps les effets limités de ses réformes sur la croissance française, le peu d’avancées obtenues sur le budget de la zone euro, ou encore dans les négociations avec Donald Trump sur le climat ou sur l’Iran. « Son image était déjà un peu écornée mais là, la situation est autrement plus grave », ajoute le chercheur belge Nicolas Baygert. « C’est un coup dur pour Macron.
Samedi, les images des scènes d' »émeutes » à Paris, faisaient la une des médias étrangers. Deux semaines plus tôt, c’étaient celles d’ Emmanuel Macron dirigeant la cérémonie d’hommage du 11 novembre, au même endroit, en présence de plus de 70 chefs d’Etat étrangers qui tournaient dans le monde entier. « Entre les deux images, le contraste est frappant », conclut Nicolas Baygert.
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