Le débat de la présidentielle française ? « Je ne sais pas si les gens sont restés jusqu’au bout »

Article de La Dernière Heure reprenant mes propos sur DH Radio, au micro de Maxime Binet.

Dans « Il faut qu’on parle » sur DH Radio ce jeudi matin, Maxime Binet recevait Alexis Carantonis, rédacteur en chef de DH.be, et Nicolas Baygert, professeur de communication politique à l’Ihecs et Sciences Po Paris.

En ce lendemain de débat présidentiel, ce n’est pas un mais deux invités qui étaient présents sur le plateau de DH Radio pour débriefer ce fameux face-à-face qui avait lieu ce mercredi soir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les deux candidats à la présidence en France.

Selon le professeur en communication politique Nicolas Baygert, le nom du vainqueur peut varier. « Si on est supporter d’Emmanuel Macron, on sera satisfait et rassuré de sa performance. Pour ceux de Marine Le Pen, on peut être rassuré quelque peu car il n’y a pas eu d’effondrement en direct comme il y a cinq ans. L’absence d’échec patent est une victoire pour Marine Le Pen. C’était un pari pour faire oublier son débat de 2017. Elle a probablement déçu ceux qui voulaient qu’elle marque plus de points mais elle n’a, en tout cas, pas déprimé totalement ses supporters ».

Selon Alexis Carantonis, le vainqueur de ce débat était bel et bien Emmanuel Macron, le président sortant. « La mission était plus compliquée pour Marine Le Pen, qui devait renverser le débat. Elle est à la traîne dans les sondages et elle n’a pas réussi à gagner en crédibilité présidentielle, ni à creuser l’écart sur certains dossiers où elle aurait dû le faire. Mais elle a incontestablement gagné sur certains points comme notamment son calme, sa sérénité, pendant que Macron montrait ce qu’on savait de lui. »

Il a poursuivi en avançant même qu’Emmanuel Macron a été parfois arrogant et hautain. « Il a tenté de lutter contre, mais il n’a pas réussi à cacher son mépris et son dédain par moments. C’est très méprisant. C’est sans doute le point sur lequel il a le plus pêché. Mais il a pris une incontestable avance. Il était offensif alors que Marine Le Pen jouait la carte défensive. Finalement, il a suffi à Macron de paraître ».

Pour Nicolas Baygert, il faut davantage distinguer « le contenu, le fond, sur lequel Emmanuel Macron a encore prouvé qu’il maitrisait ses dossiers, et la forme. Sur la forme et la communication non-verbale, comme notamment les plans de coupe, Emmanuel Macron a été pas mal avantagé. On montrait ses mimiques condescendantes, narquoises. Si on se place en tant que supporter d’Emmanuel Macron, on se dit qu’il a appuyé là où ça faisait mal mais, pour quelqu’un qui soutient Marine Le Pen ou qui est contre Emmanuel Macron, un citoyen peut se projeter et se retrouver en face d’un cyborg qui connait si bien ses dossiers qu’il n’y a pas moyen de lutter ».

Enfin, Maxime Binet demandait à quel moment le débat de ce mercredi soir a penché, d’un côté comme de l’autre. Pour Alexis Carantonis, c’était lorsque les deux candidats ont parlé de la Russie. « Le sujet est arrivé assez tôt dans le débat. C’était surprenant de voir Marine Le Pen souligner les qualités de son opposant, en ce moment de crise. Et puis, Emmanuel Macron lui a répondu en la taclant sur le financement de son parti. Avec une phrase qui restera (ndlr: « Quand vous parlez à la Russie, vous parlez à votre banquier »). C’est une phrase qui a déstabilisé Marine Le Pen. Et puis, il y a eu ce moment surréaliste où, en 2022, un candidat imprime un tweet sur un carton ».

Pour Nicolas Baygert, cela n’avait pas autant de force que cela. « C’est une punchline qui est inoffensive. Cet argument est utilisé depuis des mois. Si vous soutenez Marine Le Pen ou que vous hésitez à le faire, cet argument ne fait pas mouche. On sait très bien que Marine Le Pen avait des difficultés financières en 2017. Elle savait bien qu’elle serait attaquée sur Poutine. Mais Emmanuel Macron ne l’a pas tellement mise en difficulté. Même sur le pouvoir d’achat qui était le thème sur lequel elle aurait dû marquer le plus de points. Au final, le débat a été vraiment long et je ne sais pas si les gens sont restés jusqu’au bout car c’était vraiment dur de tenir et de se concentrer jusqu’au bout. »

Retrouvez l’interview en intégralité

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